Nous avons le plaisir de partager cet article qui présente l’association étudiante Tadamisol, au sein de l’École de Psychologues Praticiens, basée sur le campus parisien.
L’occasion de vous présenter ce projet de colonie de vacances solidaire et le chemin parcouru par l’association depuis sa création en découvrant les témoignages de quelques-uns de ses membres : Emma L., Emma A. et Amiel O.
Quelle est la genèse de l’association Tadamisol ?
Emma L – présidente et directrice.
Tadamisol est né de deux constats : le premier est l’apport tout à fait important, voire nécessaire, des colonies de vacances sur le développement psychique de l’enfant ; le deuxième est la considération, malheureusement encore trop souvent répandue, du droit au loisir comme étant un besoin secondaire de l’enfant. Les colonies de vacances sont un lieu d’une richesse clinique rare où l’enfant joue, fantasme et se construit loin de son cadre familial quotidien. La séparation avec les figures parentales, quand elle est correctement préparée et accompagnée ; qu’elle a une durée limitée et définie, permet à l’enfant de se projeter dans une identité propre – face à un groupe de semblables et dans un cadre sécurisant et contenant. Nous avons donc créé Tadamisol dans l’optique d’accorder aux colonies de vacances une juste place.
Pour ce faire, nous composons notre équipe pédagogique majoritairement d’animateurs qui sont à la fois diplômés BAFA et étudiants en psychologie. Ainsi, le regard que nous portons sur le vécu des enfants se veut clinique et nous permet de faire un retour détaillé aux professionnels qui les accompagnent à l’année. Nous tenons, en effet, à avoir des relations proches avec les structures desquelles proviennent les enfants que nous accueillons (maisons d’accueils familiales, foyers et placements de l’ASE, centres sociaux, Programmes de Réussites Educatives, maisons de quartiers, etc.).
Cela nous permet de nous positionner en tant que collaborateurs de confiance dans le milieu de la protection de l’enfance et ainsi de poser notre pierre à l’édifice du travail qui est effectué tout au long de l’année dans « l’intérêt supérieur » de chaque enfant qui participe à nos séjours. Par ailleurs, le prix parfois excessif des colonies de vacances limite leur accès à toute une partie de la population. C’est pourquoi notre association lève une somme d’argent conséquente tout au long de l’année pour financer les vacances de ceux qui n’en ont pas les moyens.
Nous sommes fiers de porter ce double objectif : social et clinique. Notre engagement sur ces deux plans nous permet de faire valoir les valeurs de solidarité, d’empathie et de vivre-ensemble qui nous semblent être des composants essentiels de notre identité de futurs psychologues.
Pouvez-vous nous raconter un événement marquant de la colonie ?
Emma L – présidente et directrice.
Afin d’illustrer les bénéfices que ce genre de lieux peuvent avoir sur les enfants, j’aimerais très rapidement vous parler d’une petite fille de 10 ans que nous avons accueillie l’année dernière. Ses parents s’étant séparés quelques temps auparavant, elle dormait quotidiennement dans le même lit que sa mère et n’avait jamais passé une nuit loin du domicile familial. La première fois qu’Amiel et moi nous sommes déplacés pour la rencontrer avant la colonie (afin de faciliter le départ et de construire d’emblée un lien de confiance), la mention du séjour provoquait chez elle des crises de colères intenses et régressifs. Même si nous restions convaincus des bénéfices que ces vacances pouvaient avoir sur cette petite fille, nous étions, en toute transparence, tout de même inquiets de l’ampleur des enjeux de séparation et de notre capacité à pouvoir y répondre de façon suffisante et adaptée. C’est donc pour nous une grande réussite qu’elle ait souhaitée d’elle-même à sa mère à revenir cette année, pour la colonie 2025. C’est dans les petites choses comme ça que nous avons la confirmation que notre travail a du sens.
Qu’est-ce que vous avez préféré, en tant qu’animatrice à la colonie ?
Emma A – Responsable projets et animatrice.
Je n’ai pas en tête un moment que j’ai particulièrement préféré mais plutôt la colonie dans son entièreté. Les différents moments de convivialité me restent en tête et c’est vraiment la bonne humeur et la chaleur qui me reviennent quand j’y repense. J’ai adoré connaître les enfants dans leur individualité, ça a été un véritable honneur pour moi d’avoir ce rôle d’accompagnement pendant ce séjour. J’ai apprécié passer du temps avec une équipe bienveillante et toujours à fond (même avec la fatigue). J’ai aimé voir tout le monde ensemble malgré les différences de personnalités flagrantes, nos journées étaient rythmées par des fous rires et nos veillées resteront les meilleurs souvenirs !
Pouvez-vous évoquer rapidement comment s’est passée la 1re colonie de Tadamisol en 2024 ?
Amiel O. – Trésorier et cuisinier.
Pendant la première colonie de Tadamisol, j’étais cuisinier. Ce n’est pas le même rôle qu’un animateur, mais c’est une place précieuse : être là sans être au centre, observer sans intervenir, préparer le repas pendant que la vie du groupe se construit. Chaque jour, les enfants venaient aider à mettre la table, porter les plats, débarrasser. Ces gestes simples devenaient des moments de lien. On ne parle pas toujours beaucoup, mais on voit, on sent quand un enfant va bien, quand il cherche un regard ou un sourire.
Autour de la cuisine, les masques tombent : ça chahute, ça rigole, parfois ça se confie à demi-mot. Autour des repas, les enfants se relâchent. On les voit tels qu’ils sont : complices, fatigués, joyeux, parfois à fleur de peau. C’est dans ces moments simples qu’émergent des instants précieux. Être en cuisine à deux, c’est remplir les ventres, bien sûr ! Mais, c’est aussi être témoin discret de moments vrais, inattendus, touchants, qui restent longtemps gravés.
Pouvez-vous nous parler de votre prochaine colonie prévue en août 2025 ?
Amiel O. – Trésorier et cuisinier.
Cet été, nous partons à Equemauville, près de Honfleur en Normandie du 2 au 12 août. Nous accueillons 35 enfants de 8 à 14 ans. On a réfléchi les choses un peu différemment cette année : les ados vont faire du camping sur le terrain, ils vont être un peu plus indépendants sur leur vie quotidienne, alors que le plus jeunes pourront profiter du confort des lieux.
Comme l’année dernière, les matinées seront consacrées à des temps de développement de l’esprit critique et de curiosité intellectuelle (ateliers d’écritures, de lecture, cafés philo, etc.). L’après-midi, ce sont des grandes activités que nous coconstruiront avec les enfants selon leurs envies. Et puis, bien sûr, il y a les veillées. Cette organisation, qui nous tient à coeur, nous assure de pouvoir répondre à l’ensemble des besoins des enfants, à la fois sur le plan physique mais aussi intellectuel et psychique.
Pourquoi et comment soutenir Tadamisol ?
Amiel O. – Trésorier et cuisinier.
Face aux inégalités sociales, l’été ne signifie pas la même chose pour tout le monde. Aujourd’hui, près de 4,8 millions de jeunes en France ne partent pas en vacances. Pour beaucoup, l’été rime avec immobilité, alors que d’autres vivent découvertes, nature et aventures en groupe.
Tadamisol agit pour rééquilibrer cette réalité : l’association organise et finance des colonies de vacances solidaires pour des enfants de 8 à 14 ans.
Ces séjours offrent bien plus que du repos : ils permettent aux enfants de se construire, se dépasser, et croire en eux. Loin de chez eux, ils relèvent des défis, tissent des liens, gagnent en autonomie. Une étude récente confirme que les colonies d’été renforcent les compétences socio-émotionnelles telles que la régulation des émotions, l’altruisme et l’estime de soi (Gerber, Gentaz & Malsert, 2022). Chaque défi relevé, chaque rire partagé devient un souvenir fondateur. Comment aider Tadamisol :
- Faire un don en ligne : chaque euro permet de financer les séjours et d’offrir des vacances inoubliables. (https://www.tadamisol.com/)
- Devenir bénévole : votre présence, votre écoute, votre énergie peuvent changer un été. Contactez-nous !
- Partager sur les réseaux sociaux : en relayant Tadamisol, vous élargissez le cercle de la solidarité. #TADAMISOL
- Soutenir ce projet via le mécénat d’entreprise : un soutien financier, matériel ou logistique rend possible encore plus de projets. Ensemble, changeons des vies cet été.
Chaque geste compte. Soutenez Tadamisol !
Qui sont vos partenaires ?
Nous sommes très fiers d’être soutenus dans notre démarche par l’Institut Contemporains pour l’Enfance et son président Bernard Golse, ainsi que par Enfance Majuscule et sa présidente Patricia Chalon. Leur confiance dans notre projet nous conforte dans la conviction qu’il est nécessaire de faire une place aux colonies de vacances dans les milieux de la protection de l’enfance. Nous avons aussi la chance d’être aidés par le Bistrot Camille qui nous permet de proposer une alimentation et des produits de grandes qualités aux enfants pendant le séjour. Last but not least, notre premier partenaire reste l’École des Psychologues Praticiens dont la confiance et le soutien nous étaye quotidiennement dans notre travail. Avez-vous quelques chiffres à partager ?
Bien sûr ! En 2024, nous avons levé plus de 15 000 €, ce qui nous a permis de financer (totalement ou partiellement) les vacances de 16 enfants sur les 17 que nous avons accueillis.
En 2025, nous doublons notre capacité d’accueil avec comme objectif de recevoir 35 enfants sur 10 jours. Nous avons levé pour l’instant plus de 22 000 €, ce qui nous permet d’assurer l’ouverture du séjour. Nous continuons cependant à travailler sans relâche pour lever encore un maximum de fonds afin de proposer aux enfants le meilleur des activités possibles. Tadamisol, c’est aussi des opportunités d’emplois rémunérés pour les étudiants de l’École de Psychologues Praticiens.
En 2024, 75 % de notre équipe était composée des étudiantes et étudiants de l’École de Psychologues Praticiens. Nous essayons, par ailleurs, de proposer des salaires au-dessus de la moyenne pour nos animateurs : il est important pour nous d’encourager et de reconnaitre ce travail parfois trop peu mis en valeur.
