Le psychologue du travail et des organisations (PSTOS) occupe une place clé dans le monde professionnel. Expert des relations humaines et du fonctionnement des entreprises, il étudie les comportements au travail afin d’améliorer le bien-être des salariés et l’efficacité collective. À la croisée de la psychologie, de la sociologie et de la gestion, ce professionnel accompagne les individus et les équipes dans leur développement, tout en conseillant les organisations sur leurs pratiques managériales et leurs conditions de travail.
Les missions principales du psychologue du travail et des organisations
Le psychologue du travail étudie la relation entre les individus et leur environnement professionnel pour améliorer la qualité de vie au travail, la santé psychologique et le fonctionnement des organisations. Il analyse les situations de travail, individuelles ou collectives, pour repérer les tensions et agir sur les facteurs influençant performance et bien-être. Il prévient les risques psychosociaux, accompagne les salariés dans leur motivation, leur rôle et leurs transitions de carrière, et adapte ses méthodes aux évolutions du monde du travail. Il partage aussi son expertise en formant d’autres professionnels à l’analyse du travail.
La rémunération d'un psychologue du travail et des organisations
Dans le secteur privé
Salaire débutant : environ 3 160 € brut par mois hors avantages (selon la grille indiciaire de la convention collective nationale des Services de Santé au Travail interentreprises, classe J, temps plein). Montant négociable selon l’expérience et l’ancienneté.
Dans le secteur public
Vacataire débutant : environ 2 400 € brut par mois hors avantages pour un temps plein.
Dans le secteur libéral
Les psychologues débutants facturent en moyenne 100 € de l’heure, variable selon la ville et le coût de la vie. Ce tarif augmente avec l’expérience et la complexité des missions. L’exercice peut se faire en autonomie ou au sein d’un cabinet ou d’une structure libérale mobilisant plusieurs psychologues « à la mission ».
Les évolutions réglementaires permettent, dans le public et le privé, de cumuler plusieurs activités, dans le respect du volume maximum d’heures fixé par le Code du travail.
Les compétences clés du psychologue du travail et des organisations
Les compétences du métier
Le métier de psychologue du travail exige une solide capacité d’analyse des activités et des situations professionnelles pour identifier les enjeux, les facteurs de bien-être et les risques. Il consiste à concevoir et mettre en place des actions de prévention des risques psychosociaux et à favoriser la santé au travail. Le professionnel accompagne aussi les équipes managériales en les conseillant sur l’organisation, la gestion des ressources humaines et les stratégies de bien-être.
Les entretiens individuels ou collectifs sont au cœur du métier, utilisant des techniques de psychologie sociale et du travail. Il anime également des dispositifs collectifs comme l’analyse des pratiques, la médiation ou le co-développement pour faciliter la collaboration et la réflexion commune.
Les résultats des diagnostics permettent de formuler des recommandations claires pour les différentes parties prenantes. Le psychologue doit maîtriser les méthodes de la psychologie et des sciences de gestion, ainsi que les outils numériques et bureautiques adaptés. L’exercice de cette profession repose enfin sur le respect strict du Code de déontologie des psychologues.
Les qualités comportementales
Ce métier requiert avant tout de solides compétences relationnelles : écoute active, empathie et capacité à instaurer la confiance avec les équipes. La rigueur organisationnelle est essentielle pour gérer projets et interventions efficacement. L’autonomie et l’initiative permettent de mener son activité de façon indépendante, tandis que l’adaptabilité facilite le travail dans des contextes variés et avec différents publics. Enfin, le sens de la synthèse aide à présenter clairement des problématiques complexes pour faciliter la prise de décision.
Les évolutions de carrière
Le psychologue du travail, des organisations et de la santé peut se spécialiser dans des domaines comme :
- La médiation ;
- La gestion de projet ;
- Le recrutement ;
- Les outils d’intelligence collective.
Il peut aussi intervenir dans des contextes spécifiques : gestion de crise, diagnostics psychosociaux ou accompagnement post-traumatique professionnel.
L’évolution professionnelle peut conduire à des postes d’encadrement (manager de service) ou d’expertise (médiateur, référent), avec des formations qualifiantes. La formation continue et la supervision d’autres psychologues offrent également des perspectives. Après un doctorat, des vacations universitaires ou un poste d’enseignant-chercheur sont possibles.
Enfin, un psychologue formé au parcours PSTOS et maîtrisant des disciplines connexes (ressources humaines, management, gestion de projet) peut se reconvertir vers un poste interne en entreprise, en complétant son parcours par une formation adaptée.
Où exercer en tant que psychologue du travail
Une des spécificités du métier de psychologue réside dans la grande variété des secteurs d’activité, des types de structures d’emploi et des modes d’exercice (statuts). Le psychologue étant au service des organisations, les différents secteurs d’emploi et modes d’exercice sont aussi variés et évolutifs que le sont les activités productives (lucratives, associatives ou relevant de services publics). Même s’il est impossible d’être exhaustif, le psychologue peut intervenir :
- Dans tous types d’entreprise lucratives (SARL, SA, etc.), associatives (service de santé au travail interentreprises, etc.)
- Au service public (fonction publique, armée, collectivités locales, fonction publique hospitalière, sécurité sociale, etc.)
- Dans tous les secteurs d’activités – principalement secondaire (industriels) et tertiaire (services).
Il peut occuper une grande variété d’emplois : psychologue du travail, intervenant dans le champ des ressources humaines (recruteur, formateur, consultant RH interne), consultant en cabinet d’expertise ou cabinet conseil, consultant en diagnostic / prévention des risques psychosociaux (RPS), psychologue – consultant santé au travail, intervenant en prévention des risques professionnels (IPRP), etc.
La journée type d’un psychologue du travail et des organisations
Le psychologue organise des réunions d’équipe dans son service de rattachement (exemple : direction des ressources humaines), il diagnostics et entretiens psychologiques individuels (avec des salariés) ou collectifs (avec des équipes). Il participe à des projets internes (dépassant parfois le champ de la prévention des risques psychosociaux ou de la qualité de vie au travail). Le psychologue du travail fait l’animation de formation / sensibilisation à des thématiques liées à la santé au travail, à la prévention des RPS ou la promotion de la QVTC. Il rédige des comptes-rendus ou des notes et met en œuvre des outils psychologiques ou de gestion dans différents domaines : recrutement, formation, animation d’équipe, résolution de conflit ou de crise, etc. Il fait la prise de contact avec les interlocuteurs internes (managers, experts, agents de direction, élus et représentants du personnel) ou externes (médecins du travail, IPRP, administrations).
Les formations à suivre
Pour devenir psychologue du travail et des organisations il est indispensable de réaliser l’une des formations suivantes et de suivre des stages :
- Licence en psychologie à l’université (3 ans) + Master en psychologie du travail et des organisations (PTO) à l’université (2 ans).
- Diplôme de psychologue de l’École de Psychologues Praticiens, parcours PSTOS (cycle 1 + cycle 2 = 5 ans).
- Stage professionnalisant de 500 heures minimum – possibilité d’alternance en Master (offrant une rémunération et le financement de la scolarité).
- Obtention du titre de psychologue (inscrit au répertoire RPPS).
- Formation continue tout au long de la carrière.
- Possibilité d’être enregistré par une Direction Régionale de l’Economie, de l’Emploi, du Travail et des Solidarités (DREETS) comme intervenant en prévention des risques professionnels (IRPR).
- Possibilité d’un doctorat (bac + 8 ans) en psychologie du travail et des organisations.